Malte est devenue la semaine dernière le premier pays européen à légaliser la culture et la possession de marijuana à des fins personnelles. La loi est entrée en vigueur samedi 18 décembre.

Les députés ont voté la loi sur la marijuana mardi 14 décembre et samedi, le président du pays, George Vella, a signé le document – la loi est donc entrée en vigueur.

Le projet de loi a été soutenu par 36 députés, contre 27. La possession de cannabis jusqu’à sept grammes et le droit d’avoir quatre buissons de cannabis à la maison seront légaux pour les personnes de plus de 18 ans.

En revanche, avoir jusqu’à 28 grammes entraînera une amende de 50 à 100 euros, mais sans mise en demeure. Les moins de 18 ans qui se retrouvent en possession de drogue devront faire face à un comité de justice qui recommandera un plan de soins, mais n’auront pas à aller en détention. Les personnes qui consomment de la marijuana en présence d’un enfant s’exposent à une amende comprise entre 300 et 500 euros.

Owen Bonnici, le ministre maltais de la Recherche et de l’Innovation, cité par The Guardian, a déclaré que son gouvernement n’encourageait pas la consommation de drogue. « Une approche dure contre les consommateurs de marijuana était disproportionnée, injuste et causait beaucoup de souffrances aux personnes qui mènent une vie exemplaire, et le fait qu’elles utilisent la marijuana à des fins personnelles les fait tomber dans le piège du crime », a-t-il ajouté.

L’acte s’est heurté à l’opposition de l’opposition, qui a demandé au président d’y opposer son veto, et parmi les opposants figurait le Parti national maltais.

Des associations spéciales, qui ne peuvent appartenir à plus de 500 personnes, seront chargées de la distribution de la marijuana. Chaque Maltais peut adhérer à une telle organisation et recevoir un maximum de 7 grammes de drogue par jour et un maximum de 50 grammes par mois.

Où la marijuana est-elle légale ?

La culture du cannabis, à quelques exceptions près, n’est pas possible dans les pays européens. L’Europe – contrairement, par exemple, au Mexique ou à certains États américains qui autorisent l’usage récréatif de la marijuana – se concentre sur la dépénalisation, c’est-à-dire la réduction de la peine pour la possession d’une substance considérée comme illégale. Le Mexique est le troisième pays au monde, après le Canada et l’Uruguay, où la consommation récréative de marijuana est autorisée à l’échelle nationale.

Aux Pays-Bas, qui est peut-être l’un des pays européens les plus associés à une approche détendue de la consommation de marijuana, la possession et le commerce de marijuana y sont techniquement illégaux. Le gouvernement, quant à lui, applique le gedoogbeleid, ou une « politique de tolérance », selon laquelle l’utilisation est largement acceptée.

En Croatie, la marijuana peut être utilisée pour traiter le cancer, le sida, l’épilepsie infantile ou la sclérose en plaques. L’Allemagne peut accéder au cannabis en cas de maladie grave.

Luxembourg en octobre de cette année. décidé de légaliser la culture de petites quantités de chanvre. La culture elle-même ne doit être légale que sur le lieu de sa propre résidence, y compris les jardins ou les balcons. Cependant, la réglementation ne légalise pas la marijuana. Il sera interdit de transporter des graines ou de consommer des produits à base de cannabis en public et de vendre autre chose que les graines elles-mêmes.

Le changement d’attitude de nombreux gouvernements européens à l’égard du cannabis fait suite à la décision de l’ONU en décembre de l’année dernière de retirer le cannabis de la liste des drogues étiquetées comme potentiellement addictives et dangereuses, avec peu ou pas d’usage thérapeutique.

Sur la base des mêmes recommandations, le Parlement européen a adopté en 2019 une résolution appelant la Commission européenne et les États membres à accroître l’accès au cannabis médical et à soutenir la recherche dans ce domaine.

L’OMS reconnaît qu’en plus de certaines propriétés nocives, la marijuana peut également avoir des applications thérapeutiques, notamment pour des maladies graves telles que le cancer, le sida, le glaucome et l’asthme.